N’y aurait-il pas une certaine ressemblance, avec bien évidemment, de très nombreuses et très diverses nuances ; entre d’une part chacun des êtres que nous sommes dans l’actualité du monde présent, et d’autre part, la personnalité de notre nouveau président de la république ?
Et, quoique la personnalité de cette femme hors du commun dont on peut souligner à juste titre autant l’actif que le passif, qui fut la concurrente de notre nouveau président, soit très différente ; ne peut-on dire de même, de cette ressemblance, entre chacun des êtres que nous sommes, et la personnalité de cette femme ?
N’y a-t-il donc pas, de près ou de loin, selon autant de nuances et de diversité, quelque chose de lui, quelque chose d’elle, qui nous ressemble personnellement ?
Je mesure à quel point il existe un « fossé » (un abîme à vrai dire) entre d’une part la « vision » (ou même le « regard ») que nous avons, individuellement, sur le monde, le sens de la vie, l’idée que nous nous faisons de la relation avec l’autre, et aussi nos convictions profondes, nos « credos », tout ce que nous sommes prêts à débattre, à argumenter dans le but de convaincre à tout prix (à n’importe quel prix parfois) ; et d’autre part notre incapacité à entrer dans la dynamique même de la reconnaissance, de l’acceptation, du partage des émotions, des expériences, des enthousiasmes, d’une « œuvre commune ».
Ainsi nous retrouvons nous tour à tour vainqueurs ou vaincus, brisés, déçus, écrasés ou dominants, riches de tout ce que nous avons réussi à mettre sous les projecteurs au devant de la scène ; ou appauvris de tout ce qui nous a desservi dans un combat que nous avons mené et qui n’était peut-être pas le « bon » combat avec les « bonnes » armes…
C’est cela, je crois, depuis tant d’années, depuis si longtemps, le drame des êtres de ce monde : le conflit entre cet « empire du Moi » avec ses « chefs de guerre » dans les camps de l’idéologie, du ressenti, des besoins et des émotions… Et cette « république de l’œuvre commune » riche de ses diversités, de ses intelligences, de ses sensibilités, de ses cultures…
Il faudrait sans doute pour vraiment nous sauver (quoi qu’il ne faille pas le souhaiter tant nous serions en péril) que notre petit monde tournant autour de son étoile soit menacé par une « race » de prédateurs venus de l’espace, dont le but serait de se nourrir de nous jusqu’à ce que nous disparaissions… Alors seulement là, peut-être, viendrait la « république de l’œuvre commune » rassemblant toutes nos forces, toutes nos intelligences, pour survivre à l’invasion…
… Et, s’il y avait, dans le vaste univers, de nombreuses formes de vie ? Et, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, n’y a-t-il pas aussi, d’autres « empire du Moi », d’autres possibles « république de l’œuvre commune » ?