Je reviens de Paris et mon impression est très forte. Cette exposition est à la fois dérangeante, fascinante et exceptionnelle. Un très grand moment pour moi et pour ceux et celles qui sont ouverts à un autre univers quelque peu fantasmatique. Une affaire de goût en somme...
La disposition des lieux vaut déjà le détour : c'est David Lynch lui-même qui a prévu en grande partie des structures en fer et des draperies rouges pour supporter ou encadrer certaines de ses oeuvres.
Exposition totale...
Un univers sonore aléatoire et sombre que le spectateur peut modifier à sa guise (il faut savoir que David Lynch a composé lui-même la musique).
Un univers pictural très particulier traversé de toute la symbolique lynchienne que l'on retrouve aussi dans plusieurs de ses films. Un univers à la fois violent, sensible, trouble et humoristique (plusieurs oeuvres sont parsemées de mots, de phrases en anglais dont l'humour est parfois décapant et à prendre au second degré). De oeuvres de très grande dimension qui sont traversées de thèmes récurrents (le noir, le rouge, les maisons en flamme, la femme, les traits obliques, les mises en abyme...). On découvre aussi plus de 500 dessins en petit format : il faut savoir que Lynch dessinait fréquemment depuis son plus jeune âge et notamment lors de ses passages dans divers hôtels (dessins sur des boîtes d'allumettes, sur des post-it, sur des serviettes en papier de restaurant, etc.).
N’oublions pas ses photographies dont certaines en noir et blanc représentent des sites industriels, des bonshommes de neige devant les maisons. Plusieurs photos en couleurs de femmes aux lèvres souvent rouges (tiens... on retrouve le rouge !).
Découverte de ses films expérimentaux réalisés pour la plupart lorsqu'il entreprit ses études artistiques vers l'âge de vingt ans...
Reconstitution d’une de ses oeuvres picturales dans laquelle l’on peut se ballader !
Je me suis replongé hier (pour la quatrième fois !) dans ce film-culte qui est Mulholland Drive, acheté là-bas et que l'on peut trouver en version collector (double DVD avec les 10 clefs données par Lynch pour mieux entrer dans cette oeuvre fascinante).
Pour découvrir Lynch il ne faut pas chercher à le comprendre : il faut se laisser pénétrer par un autre univers sans la volonté de tout expliquer, analyser...
Et comme le disait très bien un journaliste, on peut aimer un artiste comme Lynch, un film comme Mulholland Drive sans nécessairement tout comprendre...
Les symboles ne se comprennent pas toujours : ils sont les voies royales qui nous conduisent vers les rêves et les rêves les plus beaux sont parfois ceux qui nous traversent infiniment comme les pépites d'un monde irrationnel...