Bourses d'étude

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Jusqu'à présent, en Belgique francophone, un étudiant qui avait obtenu une bourse d'étude perdait cette dernière en cas d'échec. Désormais ce ne sera plus le cas. Je peux comprendre les raisons qui ont amené le gouvernement wallon (socialiste) à prendre cette mesure. Mais je trouve que c'est un mauvais, très mauvais signal qui est donné une fois de plus aux étudiants.

Depuis quelques années, les réformes se succèdent et elles vont toutes dans le même sens : moins de contraintes pour les étudiants, conditions de réussite facilitées, beaucoup plus de contraintes et de travail administratif pour les universités et hautes écoles.

Si tout cela avait comme résultat d'améliorer le niveau de nos diplômés, je serais le premier à m'en réjouir. C'est hélas loin d'être le cas.

Après avoir laminé notre enseignement primaire et secondaire, les politiciens wallons et bruxellois (et je me dois de repréciser qu'il s'agit de socialistes) sont maintenant en train de mettre à mal notre enseignement supérieur.

Les acteurs principaux (profs, directeurs) en sont tous conscients, même une bonne partie des étudiants le sont et le regrettent, mais une idéologie égalitariste à tout crin est à l'oeuvre et rien ne semble pouvoir l'arrêter.

L'étape suivante sera d'augmenter la bourse des étudiants qui échouent, je suppose. Ben oui, les pauvres, non seulement ils sont défavorisés mais en plus ils ratent, il faut donc leur donner plus d'argent, c'est évident.

Monde de fou.

Beaucoup d'étudiants cessent leurs études ou échouent car ils doivent aussi composer avec une vie professionnelle, souvent chez mac do . Outre le travail intellectuel que doivent fournir les étudiants, un minimum de confort matériel, être chez papa-maman, par exemple fait aussi partie des critères de réussite. Il ne s'agit pas de récompenser l'échec, mais de soutenir les étudiants en difficulté financière. Berk, de l'assistanat!

Le lien entre difficultés financières et ratage universitaire, est épais. Après, je ne sais pas comment cela se passe en Belgique.

Je suis bien conscient de cela et j'y ai réfléchi avant de poster ce message. En soi je ne suis bien sûr pas opposé à ce que l'état tente de rétablir un équilibre entre les riches et les moins riches, que du contraire. Mais je ne vois pas pourquoi cette aide de l'état ne peut soudain plus s'accompagner de certaines conditions.

Un des buts de la bourse est précisément d'éviter à l'étudiant de devoir faire un job chez McDo pendant l'année, ce qui réduirait en effet ses chances de succès. Mais beaucoup d'étudiants le font quand même, non pas - et là je vous parle d'expérience, c'est ce que me disent mes étudiants depuis 13 ans - pour payer leurs études mais pour s'acheter le dernier modèle d'Iphone à 600 euros qu'ils remplaceront après maximum deux ans parce qu'il sera dépassé. Je caricature un peu mais pas tant que ça.

Et le problème, comme j'ai tenté de l'exprimer, vient surtout de l'accumulation d'une série de mesures qui vont toutes dans le même sens. Le message qui est ainsi donné aux étudiants est : t'en fais pas, même si tu rates, même si tu glandes, on finira par te diplômer, par la porte ou par la fenêtre. C'est contre cela que je réagis, pas contre l'aide sociale (même si, comme vous le savez, je ne suis pas non plus adepte de l'assistanat inconditionnel comme il est prôné par certains - pas tous - partis dits "de gauche".)

Une précision : j'ai écrit dans mon message initial que jusqu'à présent un étudiant perdait sa bourse en cas d'échec mais ce n'est pas exact, chaque étudiant boursier avait déjà droit à un joker. Ce n'est qu'en cas de deuxième échec qu'il perdait sa bourse.

Etait-ce si inhumain, si asocial ?

Maintenant on dit à ces étudiants : peu importe votre résultat, vous continuerez à percevoir la bourse.

Je pense que cela va entre autres avoir comme conséquence qu'on gardera plus longtemps aux études supérieures certains étudiants qui de toute façon ne seront jamais diplômés.

Compte tenu du fait qu'une bourse est octroyée avec les deniers publics, je me demande vraiment si c'est une bonne mesure.

Comme c'est expliqué dans l'article, la demande de ne plus lier l'octroi des bourses aux résultats est une vieille revendication de la FEF, la fédération des étudiants francophones, dont on sait qu'ils sont noyautés par le PTB, un parti considéré comme étant d'extrême gauche et qui est en tout cas d'orientation marxiste-léniniste (aux relents staliniens selon ses détracteurs.)

Depuis quelques années, le ministre Marcourt semble être à la botte de la FEF dont il accepte les revendications les unes après les autres. Certains disent qu'il le fait par conviction idéologique, d'autres pensent que c'est plutôt par démagogie électoraliste envers les étudiants. Et si c'étaient les deux ?

Dans un souci d'équité, il faudrait donner une amende aux étudiants non boursiers qui ratent.

Excellent !

Tu devrais faire de la politique, c'est dommage de priver la France de si bonnes idées. ;-)