Hé! Hé! Bien vu, Jean-Pierre. Effectivement, j'avais trouvé le film ennuyeux parce que je n'avais pas compris en quoi il était fort. Sombre, je l'admets: un réalisme social exalté souillait d'un vernis sordide les deux heures de pellicules et la mine moribonde arborée par Xavier Bardem d'un générique à l'autre n'a jamais était prise en défaut. Sa tronche funeste était toujours de circonstance: pour ses problèmes de couple, pour endurer son cancer ou encore pour compatir à l'hécatombe d'immigrés sans papiers. Mais la raison de ces différentes séquences? Je ne l'ai pas trouvée. D'un film d'Inarritù, j'attendais qu'une clef de lecture soit livrée vers la fin, grâce à laquelle toutes les parties de l'histoire se répondraient admirablement, et qui déclencherait un éclairage intégral sur le moindre pan de scénario qui paraissait auparavant obscur, ou bien qui ouvrirait avec virtuosité les tiroirs des séquences à priori anodines pour en révéler les thèmes profonds et les sens féconds. Mais mon attente fut vaine. M'enfin, quel rapport entre les dons de voyance du personnage principal, son cancer, la bipolarité de sa femme, les vendeurs de gri-gris à la sauvette, les ateliers clandestins, le zombie suspendu au plafond, le grand-père qui fait des bruits avec sa bouche et le titre du film? Pour moi, c'est à s'endormir. D'ennui.