Ce 4 novembre 2008, les Etats-Unis ont écrit une page importante de leur Histoire en élisant Barrack Obama à la présidence
L’Amérique a donc décidé de prendre un virage à 180 degrés et de revenir vers une politique plus ouverte, moins conservatrice. Bref, elle tourne le dos, momentanément, au républicanisme pour s’ouvrir au démocratisme. Après huit années d’une gestion désastreuse – c’est ainsi que 90% des Américains jugent le double mandat de Bush ! – les enfants de l’Oncle Sam ont opté en masse pour le changement dont ils avaient besoin. Le slogan de campagne de Barack Obama, The Change We Need a fait mouche !
Ils étaient donc près de 135 millions à se rendre aux urnes ce mardi 4 novembre historique qui a vu, pour la première fois, un Noir devenir Président des Etats-Unis. En 2004, il n’y avait que 120 millions de personnes dans les isoloirs… On retiendra deux chiffres fondamentaux de ce scrutin présidentiel de 2008 :
- 52% des électeurs (soit ± 70 millions) ont votés pour Obama ; McCain obtenant quand même quelque 63 millions de voix (47%) ;
- Barack Obama a remporté 364 Grands Electeurs alors qu’une majorité de 270 suffisait à accéder à la Maison Blanche.
La victoire de Barack Obama est indiscutable, écrasante et d’ailleurs, de manière fair-play, John McCain l’a volontiers reconnue.
A la grande Bushrie succède donc l’espoir d’une Amérique différente, plus sociale, plus ouverte à la protection de l’environnement, moins envahissante, moins belliqueuse, moins centrée sur ces valeurs ancestrales et son conservatisme… Mais Si Barack Obama incarne cet espoir, il ne devra pas oublier qu’il hérite d’une Amérique en bien mauvais état ! Avec 8,8 millions de sans-emploi, le chomage est au plus haut depuis 2004, plus de 12,5% des ménages américains vivent sous le seuil de la pauvreté et 11% de la population éprouvent des difficultés pour se nourir tous les jours. La crise financière actuelle est la pire depuis le krach de 1929, chaque jour ce sont quelque 10.000 personnes qui sont expulsées de leur propriété car, à cause de cette crise, ils ne peuvent plus honorer les traites de leur maison. Obama a déjà promis un moratoire qui prévoira 90 jours avant l’expulsion… Trois mois pour se retourner et tenter de dégager des solutions pour sauver sa propriété. C’est un début !
Les Etats-Unis sont aussi engagés sur deux fronts, en Irak et en Afghanistan, que le nouveau président devra gérer. Un retrait des troupes US d’Irak est prévu sur 16 à 19 mois, Obama l’a promis comme il a promis une baisse d’impôts pour les classes sociales moyennes et inférieures (soit 95% de la population), des grands chantiers de modernisation, et la garantie d’une couverture médicale pour tous sans compter que la menace terroriste plane toujours sur ce Colosse aux Pieds d’Argile qu’est devenue l’Amérique… Le futur ex-Sénateur de l’Illinois est au pied d’une ouvrage de très grande ampleur, il doit redresser une Amérique victime d’une crise de foi en ses institutions, en son économie et en sa politique.
Fils spirituel de MLK et de RFK
Mais avant de se lancer dans la rude bataille qui l’attend, il convient de laisser à Obama le temps de savourer son succès historique. Historique non seulement parce qu’il est le premier Noir à accéder à la Maison Blanche mais aussi parce qu’il a conquis des états traditionnellement républicains comme la Floride, l’Ohio et surtout la Virginie qui n’avait pas été remportée par un candidat démocrate depuis Lyndon Johnson, en 1964… Barack Obama était alors un bambin métis de trois ans, à Hawaï.
La large victoire de Barack Obama devrait aussi servir à rapprocher les différentes communautés qui composent les Etats-Unis et permettre d’entrevoir l’ébauche concrète du rêve de Martin Luther King… C’est, en tous cas, l’espoir que j’ose formuler !
Barack Obama qui prendra officiellement ses fonctions le 20 janvier 2009 a annoncé clairement : «je ne serai pas un président parfait, mais je peux vous promettre ceci: je serai toujours honnête en vous disant ce que je pense et où je me situe». Quarante ans après l’assassinat de Martin Luther King et de Bob Kennedy, les Etats-Unis pouvaient-ils choisir meilleur symbole pour tenter d’entrer dans une ère plus sociale, plus humaine ?